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Sport et troubles des conduites alimentaire (TCA)


 

Quel rapport pouvons-nous avoir avec le sport quand nous sommes plongés dans les troubles du comportement alimentaire (TCA) ? Comment retrouver un rapport sain avec le sport et avec la nourriture ?




 

Pour certains, vous avez débuté le sport lorsque les TCA ont commencé à s’installer, il a été utilisé comme moyen compensatoire pour dépenser ce qui a été ingéré comme nourriture, vous rassurant alors sur le fait que tout a été dépensé et qu’il n’y aura aucune prise de poids… 

 

Pour d’autres, le sport lui-même a été déclencheur, il vous a poussé à adopter des conduites alimentaires particulières à des fins de performance…Terrain plus que glissant et favorisant ainsi l’apparition de TCA. Nous aborderons ce cas dans un deuxième article plus tard.

 

Dans le premier cas, nous allons plutôt parler d’hyperactivité. Ainsi, faire du sport n’est en aucun cas un temps ressourçant ou un moment de plaisir mais un moyen pour éliminer ce que vous avez l’impression d’avoir trop mangé il y a quelques instants. Une fois cette habitude installée, il est difficile de s’en défaire, c’est une spirale dans laquelle TCA et hyperactivité fonctionne de pair et où l’un entretien l’autre. Plus je mange, plus je ressens le besoin de me dépenser, plus je me dépense, plus mon corps a besoin de nourriture, je ressens encore plus la faim et donc mange plus que si je ne me dépensais pas (ce qui est normal). Ayant mangé beaucoup, le sentiment de culpabilité augmente car j’ai l’impression d’avoir mangé comme 4, et donc il faut que je me dépense encore plus pour éliminer tout ce que j’ai mangé etc.



Peut-être que vous vous dites : «au moins je ne me fait pas vomir, je fais du sport et c’est sain», mais dans ce cas cité, vomir ou faire du sport sont tous deux un moyen compensatoire et donc tout deux aussi destructeur l’un que l’autre. Un moyen compensatoire signifie mettre en place un comportement pour apporter une solution provisoire à ce que vous pouvez ressentir ou penser (exemple : j’ai la sensation d’avoir trop mangé donc il faut que je fasse du sport pour éliminer cette sensation).

 

Ces mécanismes compensatoires ont certaines conséquences…

Concernant les vomissements : l’hypokaliémie (Le taux de potassium dans le sang baisse à chaque vomissement, débouchant alors sur des troubles cardiaques et pouvant entraîner la mort), hypertrophie des glandes salivaires, érosions dentaires (usure des dents), insuffisance rénale…

Concernant l’hyperactivité : Ostéoporose (dégradation de la masse osseuse entraînant souvent des fractures qui une fois celles-ci guéries, la fragilisation peut rester à vie!), fonte musculaires, problèmes cardiaques pouvant mener à une mort subite (le cœur est sur sollicité et manque d’énergie pour fonctionner normalement), dérèglement hormonale etc. Le corps est sous stress en permanence développant ainsi des mécanismes de survie qui ne sont pas fait pour tenir sur le long terme.

 

Mais alors, comment mettre fin à cette spirale ?

 

Nous constatons que le sport devient extrêmement dangereux lorsqu’il est pratiqué dans des conditions de dénutrition et en tant que mécanisme compensatoire. C’est comme si nous étions sur un fil entre la vie et la mort en permanence même si nous n’en avons pas forcément conscience. Arrêter complètement le sport pendant un temps est vital mais il ne s’agit pas d’arrêter l’activité physique ! Et j’insiste sur la différence entre les deux. Le sport est quelque chose lié à la performance, l’activité physique elle, est plus dans une optique de santé (autant physique que psychique), de prendre soin de son corps, de le mettre en mouvement de manière douce et en l’écoutant. Selon moi, arrêter toute activité physique de façon brutale comme pour faire un sevrage va vous plonger dans une profonde anxiété, le but n’est pas de vous immobiliser dans une cage, cela ne serait d’aucune aide. Mais plutôt de reconsidérer votre rapport au sport, de vous faire aider par d’autres et de mettre en place des outils concrets dans votre quotidien et en faisant évoluer ces outils suivant votre progression, à votre rythme, avec des objectifs réalisables. Lorsque j’étais hospitalisée pour anorexie mentale, je continuais à faire un peu d’activité physique (exemple : marcher tranquillement environ une heure dans le parc de la clinique) tout en travaillant sur mes schémas de pensée concernant mon rapport au corps et au sport.  

 

Vous le savez aussi bien que moi, les TCA, c’est avant tout dans la tête que cela se passe, c’est une grande guerre dans les pensées ! Ainsi, je vous invite à sonder vos pensées et à commencer à vous positionner. Le départ d’un changement dans les comportements et mécanismes ancrés depuis longtemps est un positionnement dans les pensées. C’est difficile mais plus vous avancerez, plus le positionnement deviendra automatique et facile. Je vous invite à renoncer aux pensées mensongères comme par exemple «si je ne fais pas de sport, je vais prendre du poids!» ou encore «Si je ne bouge pas, je n’aurai pas le droit de manger.» Elles se manifestent de multiples fois dans la journée mais au fur et à mesure de votre positionnement, elles diminuent en intensité et en fréquence.

 

Commence maintenant, déclare-le à voix haute : « Je renonce au mensonge que si je ne fais pas de sport, je vais prendre du poids !» Ce que tu déclares de ta bouche sur toi et sur ta vie a un impact beaucoup plus fort que ce que tu peux imaginer.

 

Quelques clés pour retrouver un rapport sain au sport :

- Faire de l’activité physique à plusieurs, favoriser l’activité en groupe et la pratiquer sous forme de jeux pour renouer avec le plaisir.


- Faire et découvrir des nouvelles activités. Par exemple, si le sport que tu faisais le plus en tant que mécanisme compensatoire était la course à pied, laisse tomber ce sport pour l’instant et fais autre chose car pour l’instant dans ta tête ce sport est associé au mécanisme compensatoire donc ça ne va pas t’aider.


- Tu peux aussi te faire aider par quelqu’un pour établir un programme réduisant petit à petit le nombre de fois où tu vas faire de l’activité physique.


- Lorsque tu pars faire ton activité physique, reconnecte-toi à ton corps, parle lui, dis-lui que tu vas bouger pour prendre soin de lui et pas pour l’user et le détruire. Il a tellement eu l’habitude de souffrir qu’il a besoin d’être rassuré.


- Pas de montre, pas de chrono. Tu avais sûrement l’habitude de minuter ton temps de sport pour être certain d’en avoir fait «assez». Je te conseille de laisser ta montre chez toi et de te reconnecter à tes sensations. Que te dit ton corps ? Quel est le moment d’arrêter ? Apprends à l’écouter, peut-être qu’au début il sera difficile de l’entendre car tu n’as pas l’habitude de le considérer mais commence par lui dire que désormais tu l’écoutes. Au moindre signe de fatigue ou douleur (ce qui arrive en général peu de temps après avoir débuté l’activité car au début ton corps aura besoin de récupérer de tout ce temps où tu l’as sur sollicité), arrête.


- Met en place des temps de repos physique. Pendant ce temps de repos, tu peux lire, écrire, dessiner... Pas besoin de mettre la barre trop haute, peut-être qu’au début tu arriveras à te poser seulement deux fois 5 minutes dans la journée. C’est un début, ne jamais mépriser les petits commencements !


Je comprends qu’après un repas, tu as l’impression d’avoir pris plusieurs kilos car c’était mon cas aussi lorsque j’étais hospitalisée en clinique, mais ce n’est bel et bien qu’une impression ! Je te fais part d’une petite information qui m’a beaucoup aidé dans ces moments : pour prendre 1 kilos de muscles, il faut 10 000 kcal ! Sois donc rassuré car avant de reprendre du muscle, il y a tous les autres tissus et organes à nourrir alors tranquille, tu ne vas pas prendre du poids après plusieurs repas sans faire de sport. Je l’ai vécu, je te promets que c’est vrai ;)







Courage, tu vas y arriver !



 

 

 

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