Faire un séjour en clinique te fait peur ? Tu as des a priori sur ce milieu et tu as peur de ce qu’on va penser de toi si tu y vas ? Plusieurs personnes t’ont conseillé(e) d’être pris(e) en charge en clinique mais tu refuses d’y entrer ?
Tu es peut-être déjà en clinique, mais tu y es allé(e) à reculons et tu le vis très mal. Tu n’acceptes pas la prise en charge, et l’environnement auquel tu fais face est trop difficile.
Si tu es dans l’une de ces situations, le message suivant va peut-être t’encourager et te donner du baume au cœur. Si tu ne te trouves pas dans l’une de ces situations, cette lecture peut tout de même te donner des clés pour ce que tu traverses. Laisse-toi interpeller.
Savais-tu qu’en hiver les fleurs ne meurent pas ? Elles hibernent ! Comme les animaux ! Lorsque l’hiver arrive et que le froid glacial vient parcourir les champs, les fleurs se retirent sous la terre. Elles vivent sous la terre durant toute la saison d’hiver et attendent patiemment que le printemps pointe le bout de son nez. Tu imagines, c’est long tout un hiver ! D’autant plus que dans certaines régions, l’hiver peut durer 8 mois. Que fait la fleur durant cette saison d’hiver ? Elle fait des réserves de nourriture afin de pouvoir pousser au printemps ! Après cette longue attente, les fleurs sentent le sol se réchauffer, elles sortent de sous la terre et refont surface. Le soleil est là, yes, trop bien !
Lorsque nous sommes touchés par les TCA, faire un séjour en clinique correspond à la saison hivernale pour une fleur. C’est en réalité très bénéfique. Nous avons la possibilité d’être isolés du monde extérieur qui nous paraît agressif afin de pouvoir nous reconstruire, reprendre des forces physiques et psychologiques, se reposer, apprendre à se réalimenter, apprendre à s’aimer, apprendre à s’écouter, prendre soin de soi, se faire aider et conseiller, guérir les blessures de notre cœur, mettre des mots sur les émotions, se pardonner, pardonner à ceux qui nous ont offensés etc. La liste serait encore longue.
Voici quelques lignes de ce que j’ai vécu pour t’encourager à changer ta manière de voir la clinique psychiatrique :
Quelques heures avant mon entrée en clinique, mes pensées avaient été renouvelées et ma perception des choses avait changé. J’étais dans l’acceptation face à cette hospitalisation et je voulais saisir cette opportunité pour un nouveau départ, tout en prenant le temps nécessaire pour clôturer les anciens chapitres de ma vie. Cela ne veut pas dire oublier, mais plutôt guérir les blessures profondes face à ce que j’avais pu traverser. La clinique était pour moi comme un cocon, un endroit où je me sentais en sécurité et où je n’avais aucun paramètre extérieur à gérer. L’unique point sur lequel j’allais me concentrer ici était ma guérison, la réconciliation avec mon cœur et mon corps, l’apprentissage de la vie telle que Dieu l’avait prévue pour moi à l’origine. J’ai donc décidé de voir cette hospitalisation comme une opportunité, comme une chance, comme une grâce, comme une saison de repos, de lâcher prise. J’étais au bon endroit. J’allais hiberner quelques mois, reprendre des forces, vaincre ce trouble alimentaire pour de bon, puis au printemps, je sortirai de terre, je vivrai pleinement chaque instant, j’ouvrirai mes pétales un à un avec tellement de reconnaissance.
Durant plusieurs mois je suis restée en clinique et, chaque jour, je faisais un effort pour que mes biais de perception disparaissent laissant place à la réalité. Je faisais ma part, je demandais à Dieu de m’aider car je savais que seule, par mes propres forces, je n’y arriverais pas. En toute humilité et vulnérabilité, mon cœur s’est transformé jour après jour. Je ne voyais pas le personnel soignant comme un ennemi me voulant du mal en voulant me faire manger, je le voyais comme une aide précieuse, un accompagnement et une oreille d’écoute pour avancer. Je ne voyais pas les autres patientes comme de la concurrence avec un esprit de comparaison, mais comme des partenaires de route avec qui je pouvais me serrer les coudes. Je ne voyais pas la clinique comme un hôpital, mais comme une maison d’accueil dans laquelle je pouvais me reposer. Je ne me voyais pas comme un déchet, comme une personne folle et sans valeur, mais comme une femme précieuse au cœur blessé et épuisé.
Alors que tu lis ces quelques lignes, que ton cœur soit apaisé, que ta perception de la clinique ne soit pas anxiogène, que tu y résides en paix le temps qu’il faudra pour te reconstruire. Que tu puisses accepter cette saison hivernale et saisir cette opportunité pour jouir de la vie en abondance. N’abandonne pas. Lorsque tu as envie de baisser les bras, repense à cette fleur, sous la terre (en clinique), elle ne meurt pas, elle reprend des forces.
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