Les TCA peuvent s’installer au moment où l’on se pose des questions sur sa propre identité et sur la vie : Qui-suis-je ? Quel est le sens de la vie ? La vie vaut-elle vraiment la peine d’être vécue ?
Trouver des réponses...
Ce ne sont pas tant les questions qui vont permettre aux troubles de s’installer mais la réponse que nous donnons à ces questions. Pour ma part, mes réponses étaient les suivantes : Je ne suis rien, je n’ai aucune valeur, je ne sers à rien, je ne suis pas aimée, la vie n’a pas de sens, le monde est plongé dans les ténèbres et il n’y a pas de solutions, les gens sont mauvais, tout est noir, il n’y a pas d’espérance, mieux vaut mourir que vivre…
Perdue dans mon identité, j’ai trouvé refuge dans l’alimentation. L’anorexie mentale est devenue mon identité, ma meilleure amie. Se réfugier dans « quelque chose » pour ne pas faire face à mes problèmes et aux raisons de mon mal-être était plus facile, jusqu’à ce que je réalise, au bout de quelques années, que pour aller mieux et pour trouver qui j’étais, il fallait regarder en face les racines de mes problèmes et les déraciner. Mais toute seule, mission impossible ! J’ai accepté de me faire aider. Beaucoup de personnes m’ont aidée, je suis trop reconnaissante ! Et Jésus a été le meilleur thérapeute ;)
En réalité, ces problèmes ont vu le jour du fait que, durant une partie de ma vie, les expériences que j’ai vécues et les choses que j’ai entendues m’ont amenée à penser d’une certaine manière. Et au bout du compte, cette façon de penser n’était tout simplement pas juste. Mes pensées étaient alors remplies de mensonges à propos de mon identité, de la vie, de mon entourage, de mes amis…
Quelques exemples de mensonges en plus des ceux cités ci-dessus :
La Liste de mensonges:
Pour avoir de la valeur, je dois tout réussir parfaitement.
Je suis nulle.
Je ne vais jamais y arriver.
Je dois perdre du poids pour être aimée.
Je n’ai besoin de personne, je vais m‘en sortir seule.
Je préférerais mourir que de vivre.
Si j’échoue, telle ou telle personne va me rejeter.
Je dois souffrir pour qu’on prenne soin de moi.
Je ne mérite pas de manger et de me reposer.
Je suis coupable, tout est de ma faute.
Si je ne souffre pas à l’entraînement ce n’est pas normal.
Pour réussir, je dois souffrir.
Je vais devoir vivre toute ma vie avec des douleurs.
Peut-être que tu te vois au sommet de cet arbre (voir dessin), accroché(e) de toutes tes forces aux branches et à cette fausse identité (dans ce cas concret l’anorexie mentale.) Peut-être que ça fait des années que tu grimpes aux branches et juste le fait de regarder en bas amène encore plus de peur chez toi.
Sache une chose, si tu es montée, tu es capable de descendre. Depuis les hauteurs, tu ne vois pas ce diamant caché. Il est recouvert par de la terre et des racines de mensonges qui se sont plantées dans ta vie. Depuis le haut de l’arbre, tu ne perçois pas l’éclat de ce diamant, et pourtant il a tellement de valeur. Ce diamant, c’est toi, c’est ta vraie identité.
La bonne nouvelle, c’est que tu peux accéder à ta vraie identité. Cela demande du courage et un pas de foi immense. Pourquoi ? Parce que pour y accéder il faut passer par les racines… Autrement dit, il faut mettre les mains dans le fumier et accepter de voir en face les choses de notre vie qui ne sont pas belles à voir. Il faut regarder ce que nous avons vécu avec bienveillance et admettre qu’il en résulte des traumatismes en nous, des blessures. Et ces blessures ne vont pas guérir toutes seules avec le temps. Le but ce n’est pas de trouver un pourquoi à chaque situation et de remuer le passé à n’en plus finir, mais de se laisser vivre les émotions que nous aurions dû vivre et qui sont passées sous silence, puis de cibler les mensonges venus subtilement s’enraciner dans nos vies. Encore une fois, faire ce travail par nos propres forces est voué à l’échec.
Les traumatismes que nous avons vécu font naître des choses comme la colère, la honte, la culpabilité, la peur… Toutes ces émotions, si elles sont entretenues, de jour en jour produisent de mauvais fruits et principalement de l’amertume, du non pardon. Je dois te le dire, passer par les racines pour accéder au diamant ne peut se faire sans le pardon. C’est un choix de pardonner, et de demander pardon aussi. Le plus difficile souvent, c’est de se pardonner soi-même. Sur mon chemin de guérison, beaucoup de pardons accordés ont eu pour résultat beaucoup d’amour, de liberté, de légèreté ! Et un rapprochement du diamant qui ne demande qu’à briller de mille feux !
Quelques petits exemples : J’ai écrit une lettre à mon corps pour lui demander pardon pour tout ce que je lui avais fait subir, j’ai demandé pardon à Dieu d’avoir tant maltraité le corps qu’il m’a donné, puis d’avoir fait du sport de haut niveau une idole. J’ai pardonné à tous ceux qui m’avaient offensée durant mes années de sport à haut niveau, durant ma scolarité etc. J’ai demandé pardon à Dieu d’avoir foncé tête baissée, remplie d’orgueil, d’avoir voulu m’en sortir par mes propres forces (c’est tellement plus simple de tout lui abandonner et de s’appuyer sur Ses forces à Lui).
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